Dossier de la Nouvelle Revue d’Histoire n°60, avril-mai 2012
Notre dossier s’articule autour de trois campagnes très différentes. D’abord celle de 1812 ayant Napoléon pour acteur principal, face au mystérieux empire russe. Puis la campagne de 1941-42 avec Hitler en conquérant malchanceux face au peuple russe moins uni qu’on ne l’a dit. Enfin, si l’on accepte de jouer sur les mots, un troisième volet prend prétexte de la campagne électorale de 2012 pour évoquer l’avenir de la Russie après l’effrayant bilan de soixante-dix ans de communisme.
Pour ouvrir notre dossier, Jean Tulard, de l’Institut, connaisseur inégalé de l’époque napoléonienne, montre ce que furent les causes et les ambiguïtés de la campagne de 1812 (p. 32). Ce n’était pas la première fois que la Russie était envahie. Par un rappel des invasions antérieures, Philippe Conrad suggère que le futur empire russe s’est même édifié face aux conquêtes passées (p. 15). Revenant sur 1812, sujet qu’il connaît parfaitement, Jean-Joël Brégeon examine tous les mystères de cette campagne dont Napoléon ne devait pas se relever (p. 35). Grand spécialiste allemand de cette époque, Markus Stein révèle que la Grande Armée fut à bien des égards européenne et surtout germanique (p. 38). Contrairement à son agresseur, la Russie et son empereur sortirent magnifiés par la grande épreuve de 1812. C’est ce qu’expose admirablement Marie-Pierre Rey (p. 40). Et ensuite, par delà toutes les différences, comment ne pas être saisi par les similitudes avec ce qui se produisit en 1941-42, 130 ans après 1812 ? C’est à quoi s’est attaché Philippe Masson (p. 44). L’année 1942 a vu naître aussi en Russie une importante opposition nationale et militaire en la personne du général Vlassov et de son armée, ce que rapporte Dominique Venner (p. 49). Paradoxalement, les espérances de Vlassov se sont trouvées réalisées après l’effondrement de l’URSS. C’est en effet une nouvelle histoire russe qui commence, dont Jean-Pierre Arrignon se fait le chroniqueur compétent et inspiré (p. 53). Bien des questions se posent cependant sur l’avenir de la puissance russe. Pascal Gauchon y répond en spécialiste de géopolitique et de géoéconomie (p. 57). Pour conclure notre dossier, Xavier Moreau ajoute à ce tableau celui d’un réveil national dont témoigne le cinéma russe d’aujourd’hui (p. 60).
La Nouvelle Revue d’Histoire