Comme nous l’avons annoncé, dans la dernière semaine de février 2012, Dominique Venner publiera un nouveau livre, L’imprévu dans l’Histoire, aux Editions Pierre-Guillaume de Roux.
Pour en savoir plus, la journaliste Pauline Lecomte pose une question à laquelle répond Dominique Venner.
PL : Sur quels critères avez-vous choisi les treize épisodes qui nourrissent votre livre ?
DV : Leur caractère inattendu, d’abord, cela va de soi. Je me suis intéressé aussi à la diversité de leurs conséquences. Elles ont été apocalyptiques dans le cas de Sarajevo (1914), mais au contraire inexistantes à court terme pour l’assassinat du président Kennedy. Mais, dans ce cas précis, que de questions toujours non résolues – et donc captivantes – sur le ou les véritables assassins, ainsi que sur leurs mobiles ! Mais aussi, que de questions sur la nature réelle de « la plus grande démocratie » du monde, ses relations avec l’argent, le rôle des lobbies, les basses ambitions, et le système à créer des légendes et des stars ! J’ai retenu par ailleurs l’assassinat de Trotski par les sbires de Staline, au Mexique en 1940, en raison de la personnalité de la victime. Par surcroit, il s’agi d’un fascinant roman d’espionnage. Cette histoire permet aussi un plongeon dans le sombre univers de mensonges et secrets qui fut celui du communisme triomphant. Je me suis bien entendu intéressé à l’enjeu politique et historique souvent ignoré de certains meurtres, comme celui de Pierre Stolypine, premier ministre de Nicolas II, en 1911. D’autres, comme celui d’Alexandre Ier de Yougoslavie, en visite officielle à Marseille, en 1934, anticipe sur ce que sera plus tard le terrorisme au Moyen-Orient dans le prolongement du drame palestinien. Si on ne le savait pas, on découvre par plusieurs exemples à quel point la violence peut décider de tout ou presque… À moins qu’elle ne se renverse contre ses instigateurs, comme on le voit avec l’assassinat d’Aldo Moro en 1978, qui eut pour effet de permettre l’élimination des Brigades Rouges. Je ne crois pas à l’explication de l’histoire par les complots. Cela ne signifie pas que les complots n’existent pas. Mais, comme je le montre par plusieurs exemples, il arrive aussi que l’action se retourne contre ses auteurs comme un boomerang.