Dossier de la Nouvelle Revue d’Histoire n°47, mars-avril 2010
Que la défaite française de 1940 ait été un désastre sans précédent, c’est une évidence. Imitant l’Angleterre, la France avait déclaré la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939. Le prétexte était de défendre la Pologne qui ne sera pas défendue. Quand l’URSS envahira à son tour la Pologne le 17 septembre, ni l’Angleterre, ni la France ne lui déclareront la guerre. Pourquoi donc ?
Après plusieurs mois de « drôle de guerre » où rien ne fut tenté pour améliorer nos forces, l’armée française, image d’une société décadente, fut balayée en deux mois. Du jamais vu. Cet effroyable désastre suscita des volontés contradictoires d’en relever le défi. À leur façon, la Révolution nationale de Vichy, les premières initiatives de résistance, l’embryon de France Libre constitué à Londres sous l’égide anglaise et même les illusions d’un fascisme français à la faveur de la Collaboration furent alors les expressions d’un espoir de revanche ou de redressement. Cette réalité justifie le titre de notre dossier : « du désastre à l’espoir ».
Pour éclairer le drame français de 1940, notre éditorial (p. 5) et l’itinéraire de Joseph Darnand que retrace Dominique Venner (p. 30) sont des préambules éclairants. Mais pour comprendre le désastre de1940, il faut remonter plus haut, ce que fait la chronologie fouillée établie par Philippe Conrad (p. 32). Stéphane Courtois rappelle que le pacte Hitler-Staline du 23 août 1939 avait été l’événement déterminant de la guerre contre la Pologne, bientôt partagée entre le Reich et l’URSS (p. 33). L’armistice français de 1940 était-il inévitable ? Aujourd’hui, les historiens répondent affirmativement (p. 38). L’entrée des Allemands dans Paris est évoquée par Jean Mabire à travers les souvenirs surprenants de grands écrivains (p. 39). Pourquoi parle-t-on de honte pour 1940 ? Henri de Wailly le précise en historien de cette période (p. 42). On ignore souvent le point de vue allemand devant le conflit. Thierry Buron nous en fait découvrir les inattendus, soulignant une surprenante francophilie allemande (p. 45). Après le désastre, la France a connu une tentative de redressement : la « Révolution nationale ». François-Georges Dreyfus en analyse certaines sources (p. 48). Comment les contemporains (intellectuels et écrivains) ont-il vécu les retournements des années 40-44 ? Antoine Baudoin le révèle à travers les 90 portraits impertinents d’un passionnant et révélateur Dictionnaire des girouettes (p. 51), point final à notre dossier.
La Nouvelle Revue d’Histoire