Dossier de La nouvelle Revue d’Histoire n°46, janvier-février 2010
L’année 1810, dont on célèbre le bicentenaire, est celle de la plus grande puissance de l’Empire napoléonien. La paix a été établie avec la Russie depuis Tilsit en 1807. L’Autriche s’est également inclinée après sa défaite de Wagram. Elle en est même venue à un retournement des alliances consacré par le mariage de Napoléon et de l’archiduchesse Marie-Louis de Habsbourg, fille de l’empereur François II et nièce de Marie-Antoinette. Quel symbole ! Le mariage est célébré à Paris les 1er et 2 avril 1810. À cette date, Napoléon peut se croire invincible. L’Angleterre est étranglée par le Blocus continental. Sur le continent, seuls le Portugal et l’Espagne résistent encore à l’emprise française.
Le grand Empire de 1810 fut-il la préfiguration d’une Europe unie ? C’est à cette question que répond Thierry Lentz, directeur de la Fondation Napoléon. Dans le prolongement de cette question en surgit une autre : comment l’Empereur est-il perçu dans les principales nations d’Europe soumises jadis à son action. Tel est le cœur de notre dossier.
Mais d’abord, il était nécessaire de rappeler ce que fut la grande aventure napoléonienne dans son ensemble, ce que fait Philippe Conrad dans une chronologie documentée.
Nous pouvons alors entrer de plein pied dans notre dossier : l’Empereur vu d’Europe, en commençant par l’Angleterre, sujet que traite en connaisseur Jean Bourdier. Nous passons ensuite à l’Italie avec Michel Ostenc, l’un des meilleurs spécialistes de ce pays. Après quoi Jean-Joël Brégeon, auteur d’un ouvrage qui fait autorité, étudie la question vue d’Espagne. Le professeur François-Georges Dreyfus poursuit l’examen avec l’Allemagne. Pour l’Autriche et les pays de la couronne des Habsbourg, intervient le grand historien qu’est Henry Bogdan. Notre enquête se termine par la Russie dont les souvenirs sont examinés par Marie-Pierre Rey, universitaire et auteur récent d’une excellente biographie d’Alexandre Ier.
En conclusion, c’est une évocation originale que propose Jean Tulard, membre de l’Institut, éminent historien de Napoléon, mais aussi du cinéma, en montrant l’usage fait de l’épopée napoléonienne par la propagande des belligérants de la Seconde Guerre mondiale.
La Nouvelle Revue d’Histoire